INTERVIEW AVEC UN HOMME GUÉRI PAR LE BIENHEUREUX PÈRE JAN BEZYZM; IIème partie

Le père Beyzym m'avait donné différents signes. Je m'occupe de photographies en professionnel, un jour je me préparais à prendre des photos d'une église dans une localité, ce jour-là il ne faisait pas beau. En allant vers le site j'ai demandé au Père Beyzym qu'il fasse beau. Je m'en souviens, dans toute la voïvodie Małopolska il faisait sombre et moi en prenant des photos j'avais le soleil en face. Toutes les photos étaient réussies, je suis convaincu que c'était l'intervention du Père Beyzym qui, d'après ce que je vois, me protège d'une façon particulière.

Le père Beyzym aide aussi les autres. Il y a quelque temps une amie de ma femme est venue nous voir. Durant la conversation nous avons appris que sa connaissance a été battue par les houligans et elle est alitée à l'hôpital dans un état très grave sinon critique. Il a eu des lésions de la colonne cérébrale. L'amie de ma femme a dit que certes elle ne s'en remettrait pas. Alors je lui ai conseillé de commander une messe dans l'Eglise Sainte Barbara, chez les pères jésuites, les prières de guérison, par l'intermédiaire du père Beyzym. C'est ce qu'elle a fait. Bientôt après cet accident malheureux le garçon s'est rétabli complètement. Grâce à l'intervention du père Jan Beyzym!

  • Dans votre histoire on peut distinguer deux thèmes; guérison physique et guérison intérieure; votre conversion au catholicisme.

Immédiatement après l'accident je ne me rendais pas compte de l'état de ma santé. Non seulement du fait que je ne suis pas médecin mais surtout parce que j'étais inconscient. Tout ce que je sais à ce sujet ce sont des récits de mes proches et la documentation médicale. On m'avait dit que le pronostic de ma guérison était mauvais. On a admis que si je sortais du coma il serait très difficile de me comprendre et ce sera un" bon résultat". Bien sûr, au mieux, un fauteuil roulant m'attendait. Et voilà un inattendu retour à la santé. Toutes les lésions ont disparu pour toujours. J'ai recouvré la santé mais auparavant personne n'y croyait. On était d'avis que si je survivais, je serais un handicapé. Pourtant les choses ont évolué autrement. La preuve de ma durable et complète guérison est le fait que j'ai des enfants qui sont nés quelques années après l'accident.

La commission médicale a constaté que c'était une guérison que la médecine - malgré un progrès énorme dans ce domaine- n'est pas en état d'expliquer logiquement.

  • Est-ce que cette subite et mystérieuse guérison est devenue pour vous un mobile pour réfléchir sur la vie ?

Quand j'étais alité à l'hôpital j'avais beaucoup de temps. Je me demande si en ce temps-là j'ai commencé à y penser? Je ne sais pas. Tout a apparu spontanément. Il y avait dans tout cela une tranquillité inexplicable. A un moment donné j'ai commencé à réaliser que Dieu doit exister, Dieu qui surveille tout, voit tout, sait tout, et qui a fait que malgré un accident si grave je survives. Tout-à-coup toutes les choses liées à la foi et à la religion ont pris pour moi un nouveau sens. Aussi, d'une façon inattendu dans ma conscience est apparu le personnage du père Jan Beyzym, et pourtant ce n'était pas la seule option. J'ai été formé selon la croyance des parents. Mais j'étais mis à l'épreuve après l'accident. C'est pour moi une expérience mystérieuse, même mystique.

Un jour, quand je visitais l'Italie je suis entré dans une l'église, c'était probablement à Vérone, et spontanément j'ai commencé à remercier le père Jan Beyzym, aujourd'hui je ne me souviens plus pour quelle raison. Par contre je me souviens qu'une chaleur intérieure me brûlait alors que tout bas, - dans l'esprit j'ai parlé au père Beyzym, c'était indescriptible, ça peut paraître bizarre pour certains mais cet événement m'a marqué profondément.

Quand j'ai fait la connaissance de ma femme, ma vie menée jusqu'à présent a pris une autre tournure. Je l'ai vue après l'accident en janvier, l'année suivante. C'est n'est pas exclu que l'accident même a été la cause de notre connaissance. Quand je commençais à me porter bien et que je pouvais prendre des photos, un jour je voulais prendre quelques photos dans le cabaret Loch Camelot de Cracovie. Mais comme j'étais affaibli, les parents avaient peur de me laisser aller tout seul.

Alors j'avais des difficultés à marcher. Ils ont demandé à mon frère de m'accompagner et lui il a décidé d'emmener avec lui sa copine avec qui il fréquentait les cours de l'italien, il disait; quand on est trois l'ambiance est plus agréable. Et c'est justement cette copine de mon frère est devenue ma future femme. D'abord on est sorti pour une session de photos, puis nous sommes sortis plusieurs fois, enfin je lui ai fait déclaration d'amour.

Je suis convaincu que c'est à cause de l'accident que ma vie a beaucoup changé. Mais on ne sait pas si les choses auraient évolué dans le bon sens. Aujourd'hui j'ai tout; une excellente famille, une belle et raisonnable femme, deux enfants bien aimés. L'aventure a tourné bien pour moi. Le bon Dieu a fait que ce malheur a eu aussi un bon côté. J'espère qu’aussi pour les autres et avant tout pour mes proches.

Bien sur la vie n'est pas sans problèmes. J'en ai aussi, y compris les ennuis de santé. Parfois j'ai mal à un endroit ou autre, parfois le genou me fait mal, je peine à marcher. Malgré ça je remercie Dieu car tout ce qui est bon vient de Lui. Je considère que tous les événements de ma vie ont été prévus, planifiés. Peut-être pour que je me convertisse et je change ma façon de vivre.

  • Vous pensez que c'est grâce à l'accident vous vous êtes converti ?

Si l'accident n'avait pas lieu ou si j'en sortais sain et sauf certainement je ne me convertirais pas. L'Histoire de mon retour spirituel à Dieu est difficile. En fin de compte je me réjouis de prendre un autre chemin que celui que j'ai emprunté auparavant. Je me rends compte que toujours je ne suis pas un catholique-modèle. Je trébuche ici et là. Parfois je commets des erreurs, je me faits des reproches et il en a beaucoup. J'essaye toutefois d'observer les commandements de Dieu et consulter chaque fois l'ami de notre famille, un frère dominicain.

  • Vous avez dit que vous croyez en Dieu qui est miséricorde, comment ça se manifeste dans votre vie?

Parfois les gens qui ont subi un accident ressentent une haine envers l'auteur de l'accident. Moi personnellement en ce qui concerne le chauffeur de ce poids lourd Mercedes je n'ai aucune rancune, colère ou haine. Je ne l'incriminais jamais de cet accident. Puis j'ai fait dans ma conscience l'acte de grâce. Alors toutes ces émotions négatives se sont éloignées. Il n'est pas exclu que c'était le début de ma conversion. Je ne pensais pas à des détails, tout simplement je lui ai pardonné. Tout ce malheur, rancune et haine ont disparu, ils pouvaient gangrener mon cœur. Je dois dire sincèrement que c'était une sensation agréable. J'ai fait la connaissance de l'auteur de l'accident, pendant la procédure pénale engagée contre lui, à Cracovie, parce qu’auparavant on a intenté d'office une action en justice. Je n'avais pas de prétention envers lui. Je le traitais comme quelqu'un avec qui j'ai vécu une mésaventure. C'était la première manifestation de ma conversion.

Depuis un certain temps j'ai commencé à aller dans l'église des pères jésuites, rue Kopernika. Là, je m'agenouillais devant le sarcophage du père Jan Beyzym et j'entrais en conversation avec lui. C'est-à-dire j'avais l'impression d'être en contact avec lui, c'était plutôt un monologue. Je le priais d'intervenir dans différentes affaires, j'essayais d'établir certains faits avec lui.... J'étais convaincu toujours que le père Beyzym m'entend et me répond en quelque sorte parce que plus tard j'ai trouvé les solutions de problèmes et de situations difficiles.

  • Est-ce que avant l'accident vous avez entendu quelque chose sur le père Beyzym ?

Non, ce n'est qu'après l'accident que tout cela est apparu. J'ai commencé à m'intéresser de plus près au père Beyzym quand le père Czesław Drążek SJ est venu me voir, il a travaillé à Rome. Il s'occupait de la procédure de béatification du serviteur de Dieu, le père Jan Beyzym. Durant la conversation, le père Drążek me posait des questions sur différents thèmes, en même temps il prenait des notes. Quand le Pape Jean Paul II a béatifié le père Beyzym à Błonie Krakowskie, nous avions, moi et ma femme l'honneur de nous asseoir près de l'autel. Nous sommes allés aussi en procession avec les dons. Je me suis approché même du Saint-Père.

C'était une épreuve inimaginable. Jusqu'à présent elle reste pour moi un peu mystérieuse. Avant la conversion j'avais une autre notion sur les gens croyants. Il me semblait qu'un croyant c'est une personne qui vit conformément aux principes de foi, observe rigoureusement les dix commandements, etc. Tandis que dans ma vie bien des choses boitent donc je ne suis pas un chrétien-modèle.

Mais aujourd'hui, il me semble, je suis conscient qu’il existe Quelqu'un de très important, le plus important, Quelqu'un qui décide de tout. On peut s'adresser à Lui dans chaque situation. On peut le prier, le remercier pour le bien reçu, demander pardon pour des fautes et abaissement. Et c'est si bien si on a quelqu'un qui nous aide dans tout cela, qui sert d'intermédiaire, qui nous protège.

  • Dans votre cas c'est le père Beyzym qui est devenu votre intercesseur auprès de Dieu ?

Bien Sûr, pour moi le plus grand miracle fait par Dieu et imploré par le bienheureux père Beyzym : C’est la grâce de retour à la foi catholique. J'ai commencé à croire, et ce qui s'en suit, vivre autrement. Avant l'accident et la conversion j'avais d'autres priorités, une autre hiérarchie de valeurs. C'était une hiérarchie visant une vie aisée et que tout soit agréable. Et sous cet angle je voulais organiser ma vie. Maintenant je perçois l'accident comme un avertissement.

Heureusement le père Beyzym a soin de moi. C'est Lui qui a consacré sa vie à Dieu et aux autres. Il a consacré tout. Il était un bon enseignant à Tarnopol et Chyrów. Il pouvait y mener une vie aisée d'un roi et pourtant il est allé à Madagascar pour y soigner les gens malades de la lèpre. Tous ont été étonnés. Personne ne voulait même tendre la main à un lépreux. Tout le monde avait peur de cette maladie contagieuse alors incurable. Cependant le père Beyzym y est allé, bénévolement.

  • Sentez-vous que le père Beyzym s'occupe de vous ?

Je crois que oui. Quand dans la basilique rue Kopernika je prie auprès du sarcophage du père Beyzym le silence et la paix règnent tout autour. J'aime allumer une bougie et rester à côté du père Beyzym. Je n'ai pas l'impression d'être choisi par Lui d'une façon particulière. Plutôt rencontré par hasard. C'était une personne convenable que j'ai rencontrée en bon temps. Je perçois que c'était fait par le doigt de Dieu. Souvent en priant je m'adresse au père Beyzym qu'il protège mes amis et connaissances. Je prie aussi Dieu qu'Il ait soin de moi, que je connaisse le chemin que j'emprunte et que je sois toujours conscient où je vais.

Pour finir je voudrais remercier particulièrement ma Mère qui me soignait avec dévouement immédiatement après l'accident et durant toute la période de réhabilitation. Ma mère étant médecin pouvait et était à côté de moi à l'hôpital pendant toute l'hospitalisation à Piotrków. Je remercie toute ma famille pour la préoccupation et cette présence délicate, de m'avoir accompagné avec tendresse et bienveillance durant la maladie. Aussi j'adresse mes grands remerciements à toute l'équipe OIOM (Soins Urgents) de l'hôpital de Piotrków avec Mme Teleman en premier lieu, cheffe de service. Je prie le bienheureux père Jan Beyzym de protéger toutes les personnes ci-mentionnées qui me sont chères.

  • Merci de m'avoir informé, je Vous souhaite beaucoup de grâces divines et bénédiction et que vous restiez fidèle à Votre choix.

dialogue: P. Czesław Tomaszewski SJ