Toute la vie du père Jan Beyzym et de sa mission difficile à Madagascar ont été imprégnées d'une ferme espérance et d'une très humble confiance en divine providence et de sa miséricorde. S'il n'y avait pas eu cette espérance, il n'était certainement pas capable de faire face aux difficultés, problèmes de toutes sortes que l'ont tourmentés dans son travail pour les lépreux, surtout pendant la construction de l'abri pour eux – le présent hôpital de Marana (Ambatovory). Les situations humainement désespérées, il les endurait vaillamment grâce à son espoir tout-puissant.
À l'époque, le travail missionnaire à Madagascar était extrêmement difficile. Voilà ce que le père Beyzym avait écrit à ce propos : « Sinon la confiance en aide de Dieu et la protection de la sainte Mère de Dieu, nous aurions dû probablement le laisser tomber et l'abandonner. Cependant, ayant espoir en Dieu et avec sa grâce aucun de nous ne le ferait ». En écrivant ceci, il pensait aussi aux autres missionnaires et aux difficiles conditions de leur travail apostolique, qu'ils ont à rencontrer.
Au début de son travail pour les lépreux, le père Beyzym pauvre - parce que sans un sou, solitaire et perplexe, il a mis toute sa confiance en divine et miséricordieuse providence de Dieu, au point qu'il avait osé penser à la construction d'un véritable hôpital pour ses lépreux. « J'espère qu'au bout de quelques années, si Dieu le veut, cet hôpital sera construit ».
En 1905, il a écrit au père Czerminski quelque mots concernant la construction de l'abri, destinés à la revue « Par la grâce de Dieu, je n'ai jamais cessé de faire confiance à Dieu que l'abri serait achevé et plusieurs âmes sur leur chemin du salut y trouveraient l'asile sûr ». Cette espérance exposée à de nombreuses tentatives douloureuses ne l'a jamais quitté. En août 1911, il a vu l’achèvement de la construction toutefois retardée et traînée de longue date, finalement terminée. Lui-même, plein de reconnaissance à Dieu et aux bienfaiteurs, il avait introduit ses « poussins » à un hôpital moderne, le seul sur l'île.
Son espérance en Dieu était fondée en confiance à la Vierge Marie. « J'ai grande espérance en Dieu que, peut-être pas trop vite, la situation sera meilleure, aussi concernant les habitudes (des Malgaches malades), car tout est en bonnes-mains de la Vierge à qui je confie tout ».
Ainsi, avec espérance attendait-il la fin de sa vie. Cela lui était égal s'il est enterré à Madagascar, soit à Sachalin où il désirait ardemment aller travailler, pourvu qu'il puisse gagner le purgatoire, puis le ciel, là où il allait voir Jésus et la Sainte Vierge.
Sa riche correspondance avec le père Czerminski et les Carmélites de Cracovie reflète la lutte constante avec les difficultés, les problèmes, les différents obstacles et les tribulations, mais de l'autre côté elle témoigne d'une pleine et d'inébranlable espérance qui l'habitait. Et cette espérance se présentait plus forte et voire indestructible. Selon la parole de l'Écriture, l'homme, c'est un homme de l'espérance : « La foi est une ferme assurance des choses que l'on espère » (Hébreux 11,1) et « L'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » (Romains 5,5).
D'une façon claire on voit bien que dans la vie du père Beyzym se manifestait une union intérieure de la foi, l'espérance et de l'amour. Je n'écris pas de l'amour du père Beyzym uniquement, car en vivant chaque jour par lui, il en a donné beaucoup de témoignages dans ses actes de charité, de bonté et de service pour les plus démunis. Il voulait, en toute humilité et chaleureusement, aimer de mieux en mieux Jésus et la Vierge Marie. Il demandait souvent aux Sœurs Carmélites de prier pour lui, pour que cet amour pour Jésus et Marie remplisse tout son cœur et pénètre sa vie de prière et son travail quotidien. Cet amour si vif porté en lui se montrait, entre autres, comme une affection de la plus grande grâce de Dieu et de la divine volonté en toute chose.
Père Mieczysław Bednarz SJ